Qu’est-ce que le Pencak Silat ?
Le Pencak Silat est un art martial originaire d’Indonésie et de Malaisie, il puise sa source dans les plus anciennes techniques de combat d’extrême orient pratiquées bien avant l’ère chrétienne.
Pencak : (prononcer penchak) mouvement du corps avec art.
Silat : combat.
Le Pencak Silat est l’une des manifestations de la culture indonésienne dont le développement coïncide avec l’élaboration historique de la nation indonésienne.
Lors de grandes migrations vers les îles de l’actuelle Indonésie, environ 2000 ans avant J-C., les populations austronésiennes – thaïs, birmanes, malaises – chacune avec ses caractéristiques, son mode de vie propre fondirent en se mêlant à la culture indonésienne primitive.
Vers les années 400 de notre ère arrivèrent des populations de l’inde, porteuses des influences bouddhistes qui pénétrèrent rapidement de larges régions de l’archipel. De nombreux souverains indonésiens se convertirent au bouddhisme mais sans se détacher des religions anciennes.
La pensée et culture bouddhiste donnèrent une impulsion nouvelle aux arts, à la philosophie et aux danses sacrées. Ces danses sacrées pré-existantes s’imposèrent donc sans difficultés dans la liturgie bouddhique. Dans l’empire Madjapahit, vers le 14 ème siècle, le général GADJAH MADA fit durcir ces danses sacrées en danses guerrières enrichissant les techniques de combat à mains nues indigènes en un art martial structuré que l’on pratique avec ou sans armes.
L’initiation se transmit par l’intermédiaire de sociétés secrètes contre la prestation d’un serment et l’observation d’une discipline sévère ou de père en fils par les castes royales.
Un pratiquant de Pencak silat est appelé PESILAT.
Le pencak silat se compose de 4 aspects. Suivant les écoles, on met l’accent sur un ou plusieurs de ces aspects :
- ILMU BATIN : Mental spirituel.
- BELA DIRI : Self-défense.
- SENI BUDAYA : combat de style artistique.
- OLAH RAGA : Sport.
C’est surtout le côté sportif et l’aspect self-défense qui ont fait que le pencak silat est reconnu en Europe.Il a été importé en France au début des années 70.Le Pencak Silat est une discipline où l’on met l’accent sur les positions (Sikap) et les mouvements (Gerak).Le pesilat se déplace en changeant de sikap et de gerak sans interruption afin de trouver une ouverture dans la défense de l’adversaire pour placer une attaque rapide (Serangan).Le Pencak Silat offre une grande variété de techniques défensives et offensives.En défense : nous pouvons employer des techniques pour repousser, esquiver ou bloquer une attaque.En attaque : nous utilisons nos mains, coudes, bras, jambes, pieds…
Les balayages, les clés, les saisies… sont des techniques largement utilisées.
C’est la grande variété dans les techniques qui fait du Pencak Silat un sport esthétique, bien équilibré et d’une grande richesse.
On a recensé plus de 150 styles (Aliran) en Indonésie, berceau du Pencak Silat.
La PERSILAT (Fédération Internationale de Pencak Silat) regroupe actuellement 34 pays membres.
Naturellement le pratiquant du Pentjak Silat classique devra apprendre à manier une série d’armes traditionnelles telles que couteau, canne, bâton, Tjabang (Saï), sabre court, Sarong (morceau d’étoffe) ou corde.
En fait l’usage de ces armes, ou de ces objets, existe et se fonde sur les mêmes principes techniques que ceux du système à main nue, dit Djurus (mouvements de main) et que ceux du Langkas (déplacements). Ainsi presque tout objet de l’environnement quotidien comme, par exemple, crayon à bille, peigne, récipient, chaussure, ceinture, ustensiles de cuisine ou vaisselle (même une salière !), peut être utilisé pour renforcer telle ou telle technique.
En self-défense, le Silat utilise le milieu chaque fois que possible et considère qu’un agresseur apparemment désarmé peut toujours cacher une arme. Il faut donc surveiller très attentivement ses gestes. Mais c’est une fois que la méthode très cohérente et très construite à mains nues est bien implantée dans l’esprit du pratiquant qu’on peut substituer aux techniques de main vide l’usage d’armes.
L’adresse acquise pendant l’entraînement à mains nues est devenue inhérente au pratiquant. Ce n’est pas le cas des méthodes philippines qui enseignent d’abord l’usage des armes, puis celui des techniques de main vide qui en dérivent.
Le Silat se fonde sur des principes d’harmonie qui aident le pratiquant à se livrer au combat sans l’ombre d’un doute sur ce qu’il a à faire.
Ces principes d’harmonie sont basés sur l’efficacité physique et sur l’économie de mouvements.
Ils facilitent l’assimilation par le pratiquant de l’infinité des variations des techniques de main vide. Il y en a trop pour que l’on puisse en dresser la liste exhaustive. Toutes émanent d’un fond commun de racines techniques et historiques de l’arts de la main vide.
Les pratiquants de Silat se servent de toutes les parties de leur corps pour faire des clés, briser des articulations, ou comme armes pour frapper. Un pratiquant entraîné doit facilement pouvoir effectuer la même torsion, la même clef en utilisant indifféremment son coude ou son épaule et ce, avec une même efficacité.